Les signes de chaleurs ambigus

Les animaux en chaleurs se comportent différemment et sont souvent plus agités. Une certaine nervosité peut toutefois avoir des origines différentes, comme des kystes ovariens, une cétose nerveuse, la présence d’insectes, un vêlage imminent, des changements au sein du troupeau, la faim ou la soif.

En phase de préchaleurs, les vaches manifestent un intérêt accru pour leurs congénères et les reniflent. Celles qui ne sont pas en oestrus reniflent aussi plus fréquemment les vaches en chaleurs. On peut souvent observer un attroupement autour des vaches en chaleurs. Mais comment les reconnaître?

Les vaches en préchaleurs posent souvent leur tête sur la croupe de leurs congénères. Le réflexe d’immobilisation et le chevauchement par l’avant surviennent ensuite en phase d’œstrus. La pose de la tête sur un autre animal peut toutefois aussi être un signe de domination par une vache de rang supérieur.

En phase de préchaleurs, les vaches présentent souvent l’attitude du «flehmen» (lip curling) après avoir reniflé la zone périgénitale d’une congénère. Elles tendent le cou vers le haut et retroussent la lèvre supérieure. Le flehmen permet de mieux dégager le canal incisif de la mandibule conduisant à l’organe voméro-nasal pour détecter l’état œstral des autres bovins. Les taureaux aussi perçoivent de cette manière les phéromones sexuelles des vaches en chaleurs. On observe aussi le flehmen chez les vaches ayant des kystes ovariens, qui adoptent souvent un comportement similaire à celui des taureaux.

Parfois, le regard de la vache en chaleurs est différent. On parle d’un regard «fixe». Les yeux semblent exorbités. Ce signe peut indiquer les chaleurs, mais il est aussi observé lors de certaines maladies comme la tétanie d’herbage ou l’ESB.

Une zone génitale gonflée et turgescente est souvent un signe de chaleurs. Mais on observe aussi une turgescence vulvaire lors de kystes ovariens ou juste avant le vêlage. Du fourrage contenant des hormones femelles (phytœstrogènes) ou des mycotoxines (fusariose p. ex.) peut aussi entraîner un œdème vulvaire.

Les vaches en chaleurs présentent souvent un écoulement vaginal. Les glaires sont translucides, filantes et inodores. Des glaires troubles, purulentes et nauséabondes peuvent indiquer infection de l’utérus ou du vagin. Le col de l’utérus s’ouvrant légèrement lors des chaleurs, il est possible qu’une métrite ne se manifeste par des écoulements pathogènes qu’à ce moment-là.

Une diminution de la production ou une rétention laitière sont souvent observées chez les vaches en chaleurs. Mais une mamelle vide peut aussi être un signe de maladie. La sécrétion d’adrénaline, l'hormone du stress, peut bloquer l’écoulement de lait.