Les ovaires
Fonctions des ovaires:
- formation cyclique de follicules,
- maturation et éclatement du follicule
- production des œstrogènes
- formation du corps jaune
- production de la progestérone
Portrait des ovaires
Les ovaires d’une vache sont de forme ovale, légèrement aplatis sur un côté et mesurent env. 2 x 3 x 3 cm.
Un ovaire pèse env. 15 à 20 g
Suivant les éléments actifs, la taille des ovaires du même animal peut varier.
En comparaison de la taille et du poids de la vache, les ovaires sont toutefois relativement petits.
La position des ovaires
Les ovaires se situent à droite et à gauche des cornes utérines enroulées – implantés dans le ligament utérin large (ligamentum latum uteri). Ils y sont enveloppés dans le pavillon libre de l’oviducte.
C’est la raison pour laquelle lors d’un examen rectal, on n’arrive souvent pas à les palper, il faut d’abord les sortir de leur appareil suspenseur.
L’anatomie des ovaires
Des vaisseaux sanguins et des nerfs traversent le ligament utérin large et sur le bord de l’ovaire, soudé avec le ligament, ils pénètrent dans le tissu de l’ovaire. L’autre côté est libre et n’est pas relié à l’appareil suspenseur.
La surface d’un ovaire fonctionnant est inégale et bossue en raison des éléments actifs dans les différents stades de développement.
Les éléments actifs
Sous l’influence des hormones pendant le cycle des chaleurs, différents éléments actifs se forment à la surface des ovaires:
- Follicules
- Corps jaune (corpus luteum)
En fonction du stade du cycle, ils disparaissent et de nouveaux se forment.
Examen des ovaires
A partir d’une certaine taille des éléments actifs, il est possible de les palper avec de l’exercice ou de les représenter sur l’échogramme.
En Suisse, le diagnostic de corps actifs sur les ovaires d’une vache est de la compétence des vétérinaires. Il est interdit à tous les autres métiers.
Les follicules
Les follicules sont des complexes cellulaires composés d’un ovule et des cellules qui nourrissent l’ovule (cellules granuleuses). Ces complexes forment une unité structurelle et fonctionnelle. Ils sont implantés dans le tissu conjonctif des ovaires.
Les histologues distinguent différents stades des follicules en fonction de la taille de l’ovule et du développement des cellules qui l’entourent:
- Follicules primordiaux
- Follicules primaires
- Follicules secondaires
- Follicules tertiaires
- Follicules des chaleurs
L’état de repos
A la différence des spermatozoïdes, les ovules ne sont pas formés en continu. Env. 150'000 complexes folliculaires (follicules primordiaux), composés d’un ovule et de quelques cellules granuleuses entourant l’ovule, se trouvent sur les ovaires, à l’état de repos. Ils ont été formés pendant la 10e semaine de la vie du fœtus et déposés sur les ovaires. Ils y restent à l’état de repos et sont activables pendant de nombreuses années.
Le réveil (activation)
Pendant chaque cycle, plusieurs follicules primordiaux «dormeurs» se réveillent. Leur activation est indépendante d’hormones. Les facteurs qui la provoquent sont encore inconnus. A partir de ce moment, les complexes cellulaires continuent de se développer – éventuellement pour devenir un follicule des chaleurs. La majorité d’entre eux s’atrophient toutefois à un stade précoce.
Follicule primaire
Après l’activation, les cellules nutritives se multiplient d’abord. Elles mettent des substances importantes pour le processus de maturation à la disposition de l’ovule. Tant que les cellules granuleuses entourent l’ovule en une seule couche, les complexes cellulaires s’appellent follicules primaires.
Follicule secondaire el
Si les cellules granuleuses continuent à se multiplier, elles forment finalement environ 10 couches autour de l’ovule. L’ovule grandit à son tour et forme une surface résistante (zona pellucida = zone pellucide), qui devra plus tard être traversée par les spermatozoïdes lors de la fécondation.
Follicule tertiaire
Dès que l’ovule a atteint sa taille finale, les cellules granuleuses produisent du liquide. Il en résulte une petite bulle.
Dès lors, la croissance est commandée par l’hormone FSH. Les cellules du tissu conjonctif se transforment en cellules thécales spécialisées. Les grands follicules tertiaires commencent à produire l’hormone des chaleurs, l’œstrogène.
Les cellules granuleuses forment la surface du follicule. L’ovule se trouve sur le bord. Il est implanté dans un amas de cellules (cumulus), qui va l’entourer jusqu’à la fécondation.
Le follicule de Graaf (follicule des chaleurs)
Les cellules thécales du follicule des chaleurs produisent un précurseur de l’hormone des chaleurs. Les cellules granuleuses en synthétisent l’œstrogène et le libèrent dans le sang.
Elles produisent maintenant une telle quantité de l’hormone des chaleurs que la vache montre des symptômes des chaleurs.
En même temps, les récepteurs de l’hormone FSH (cellules granuleuses) et l’hormone de l’ovulation LH (cellules thécales) se multiplient dans la paroi du follicule.
Le follicule devient de plus en plus grand et mou. Il bombe maintenant clairement à la surface de l’ovaire et devient sensible à la pression.
Notre recommandation
Des images microscopiques de follicules animaux (exemples: chienne et chatte) dans différents stades de maturation se trouvent sur ce site vétérinaire (en allemand). Leur structure histologique ressemble à celle de follicules de vaches.
Durée de la formation des follicules
Le développement d’un follicule des chaleurs dure plusieurs semaines.
- jusqu’au stade du follicule secondaire env. 4 semaines
- de la maturation finale du follicule tertiaire jusqu’à l’ovulation env. 1 semaine
Les dégâts qui se produisent pendant la maturation du follicule entraîneront plus tard des chaleurs silencieuses ou un retour en chaleurs.
Vous pouvez télécharger l'article du conseil sur ce thème en format de PDF: "Des effets persistants" (Toro, 06/2020)
Les types de cellules du follicule des chaleurs
Aperçu des différentes cellules d’un follicule des chaleurs
L’ovule
- est le gamète femelle
- est la plus grande cellule de la vache – 10’000 fois plus grande qu’un spermatozoïde
- peut être fécondé après l’ovulation
- est entouré de cellules cumulus (cellules granuleuses)
Les cellules granuleuses
- sont à l’origine des cellules épithéliales,
- sont les cellules nutritives de l’ovule,
- produisent de l’hormone (œstrogène)
- sont sensibles à l’hormone FSH
Les cellules thécales
- sont à l’origine des cellules du tissu conjonctif
- produisent de l’hormone (précurseur de l’œstrogène)
- sont sensibles à l’hormone LH
- se transforment en cellules lutéiniques du corps jaune
Follicule dominant
Durant chaque cycle, mais aussi pendant la gestation, un pool de follicules primordiaux est activé et ceci à plusieurs reprises.
L’un d’entre eux grandit le plus rapidement – probablement celui qui a le meilleur lien avec le système vasculaire.
Il inhibe la croissance et la maturation d’autres follicules moyennant des hormones et des facteurs de croissance. Ces autres follicules s’atrophient.
Nuages de follicules
Le plus grand follicule est aussi désigné «follicule dominant».
Etant donné que l’activation s’effectue par poussées, on parle de «nuages de follicules».
Nuages de follicules chez la vache cyclique
Chez les vaches cycliques, le follicule dominant parcourt dans la plupart des cas le processus de maturation complet et devient un follicule de Graaf. Souvent, il produit de l’œstrogène. Parfois en quantité abondante de sorte que la vache montre des symptômes des chaleurs. Si la constellation hormonale est propice, il y a une ovulation. Sinon, le follicule s’atrophie.
Ponction des follicules
Lors de l’ovum-pick-up (OPU), les follicules tertiaires d’un nuage de follicules sont représentés à l’aide de l’ultrason, pointés avec une aiguille fine et les ovules avec toutes leurs cellules cumulus environnantes (complexe ovocyte-cumulus COC) sont aspirés.
Au laboratoire, ces ovules peuvent être fertilisés (fertilisation in vitro = IVF) et des embryons peuvent ensuite être produits.
Milieu de culture: liquide folliculaire
Les composants du liquide folliculaire sont décisifs pour la maturation de l’ovule et d’importants prérequis pour sa future fécondation.
Ce liquide est un mélange des sécrétions des cellules granuleuses du follicule et de l’ovule ainsi que de substances provenant du plasma sanguin.
Le liquide folliculaire d’une vache en bonne santé contient:
Oxygène
La qualité d’un ovule est déterminée par le taux d’oxygène intrafolliculaire. Ce dernier est proportionnel à l’irrigation du follicule.
Sucre
Le taux de sucre est lié au taux de glycémie et semble influencer le moment de l’ovulation. L’ovule a besoin de beaucoup d’énergie.
Acide hyaluronique
L’acide hyaluronique retient l’eau, raison pour laquelle le volume de liquide folliculaire augmente. La tension de la paroi du follicule augmente en conséquence – jusqu’à ce que celle-ci se déchire sous l’effet des enzymes qui se décomposent.
Triglycérides et cholestérol
Les graisses sont les substances de base des hormones stéroïdiennes (œstrogène) et protègent les vaisseaux capillaires du follicule. Lors de la formation du corps jaune, elles sont stockées dans les cellules.
Protéines et acides aminés
Le liquide contient différentes protéines dont les fonctions précises ne sont pas encore claires. Elles semblent jouer un rôle lors de la synthèse hormonale.
Minéraux et vitamines
Ces substances semblent être importantes pour la maturation de l’ovule et la fertilité de la vache. C’est la raison pour laquelle les experts recommandent de distribuer des aliments complémentaires spéciaux aux vaches.
Hormones
La concentration de l’œstrogène dans le liquide folliculaire et celle dans le sérum sanguin sont étroitement corrélées. Les hormones de l’hypophyse (FSH, LH et autres) sont également libérées dans le liquide folliculaire.
Facteurs tissulaires
De nombreux facteurs de croissance, interleukines, etc. semblent réguler la croissance du follicule dominant et inhibent la croissance des autres follicules.
Notre recommandation
La fonction de nombreux composants (notamment des différents facteurs tissulaires) n’est pas encore complètement explorée. Une étude italienne qui a analysé le liquide folliculaire humain en détail fournit de plus amples informations. (Revelli et al., 2009, en anglais).
Substances nocives dans le liquide folliculaire
En plus des composants physiologiques du liquide folliculaire, ce dernier peut toutefois aussi contenir des substances nocives. Celles-ci sont fortement influencées par la situation métabolique de la vache.
Elles nuisent à l’ovule et ont souvent un effet retardé: l’ovule ne peut pas se développer correctement après la fécondation et s’atrophie (mort embryonnaire précoce).
Corps cétoniques et NEFA
Les produits résiduels d’une mobilisation excédentaire de tissu adipeux, par ex. lors d’une cétose, sont libérés dans le liquide folliculaire.
Urée
L’urée est le produit d’un excédent de matière azotée dans la ration ou d’un manque d’énergie dans la panse. Il a un effet toxique.
Toxines bactériennes
Des toxines bactériennes nocives sont produites déjà lors de légères infections subcliniques (par ex. mammites). Elles intoxiquent l’ovule.
Toxines produites par les moisissures
Les toxines produites par les moisissures proviennent d’aliments pourris qui sont affouragés au lieu d’être éliminés. On sous-estime souvent leur effet nocif.
L’ovulation
Lors de l’ovulation, la surface du follicule se déchire sous l’influence de l’hormone de l’ovulation, la LH.
Le mécanisme précis n’est pas encore tout à fait clair.
Probablement, l’irrigation du follicule se modifie et par la suite, différentes cellules et l’adhésif entre elles se détachent. L’ovule et des cellules cumulus s’écoulent par la paroi déchirée du follicule et sont captés par l’oviducte.
Le corps jaune (corpus luteum)
La lutéinisation (formation du corps jaune) commence dans les cellules du follicule déjà avant l’ovulation.
Les cellules thécales et granuleuses terminent leur division cellulaire et commencent à stocker des graisses, raison pour laquelle le tissu devient jaune.
Ce processus se déclenche sous l’influence de l’hormone de l’ovulation, la LH.
A partir de ce moment, les histologues distinguent les cellules thécales et les cellules granuleuses lutéiniques. De plus, de nombreux nouveaux vaisseaux capillaires se forment.
Les stades de développement du corps jaune
Transformation en corps jaune
A partir du 6e jour, le corps hémorragique se transforme en un corps jaune solide et mûr (corpus luteum). Par le biais des vaisseaux sanguins, de nombreuses cellules tissulaires et macrophages parviennent dans l’ancienne cavité folliculaire. Elles éliminent les résidus de sang et les fragments folliculaires.
Notre recommandation
Le musée anatomique vétérinaire en ligne (Online Veterinary Anatomy Museum) montre sur son site une coupe histologique du corps jaune d’une vache (descriptions en anglais).
La préparation histologique du corps jaune d’une femme peut être consultée sur le site Internet de l’université de Halle (D).
Production hormonale du corps jaune
Le corps jaune est un organe temporaire. Sa tâche principale est la production et la sécrétion de la progestérone à base de précurseurs tels que le cholestérol. La progestérone fonctionne comme hormone de gestation. Elle prépare la matrice à l’implantation de l’embryon et maintient par la suite la gestation. De plus, elle bloque le cycle.
Organe fortement irrigué
Les corps jaunes sont les organes du corps avec la croissance la plus rapide. Ils doublent leur taille et le nombre de cellules en croissance toutes les 60 à 70 heures, raison pour laquelle ils sont très fortement irrigués.
L’irrigation est décisive
Les vaisseaux sanguins recouvrent le corps jaune comme un panier et pénètrent profondément dans les lobes du corps jaune.
Les cellules lutéiniques reçoivent ainsi suffisamment de substances de base pour la formation de la progestérone.
Les experts partent de l’hypothèse que les corps jaunes mal irrigués peuvent être à l’origine d’une mauvaise fertilité resp. de la mort embryonnaire précoce.
Notre recommandation
Le site de l’université de médecine à San Diego montre une préparation histologique du corps jaune d’un rat. La couleur rose de la préparation s’explique par les cellules du tissu conjonctif et les nombreux vaisseaux capillaires. Celles-ci peuvent être colorées spécialement lors de la préparation (description en anglais).
Interdiction de repousser!
La forte irrigation des corps jaunes est la raison pour laquelle ils ne sont plus repoussés manuellement aujourd’hui.
Lors de l’application de cette méthode désuète d’induction des chaleurs, des vaches sont régulièrement mortes d’hémorragies internes!
Les vétérinaires obtiennent le même effet de lutéolyse à l’aide de la prostaglandine synthétisée artificiellement.
Atrophie du corps jaune (lutéolyse)
Pour qu’un nouveau cycle ovarien puisse démarrer, le corps jaune doit arrêter sa production de progestérone.
L’hormone prostaglandine, produite par la matrice non gestante, freine l’irrigation sanguine du corps jaune et résorbe le réseau de ses vaisseaux sanguins.
Les cellules du corps jaune qui forment la progestérone s’atrophient.
Régulation hormonale
Cette page fournit des informations détaillées sur la régulation hormonale du cycle ovarien et de précieux liens vers d’autres sources d’information.