Chez le taureau, des organes reproducteurs sains sont une condition fondamentale pour la production de semence capable de féconder qui peut être traitée pour l’insémination artificielle.  

Les organes reproducteurs sont composés de quatre parties fonctionnelles:

• les glandes génitales qui produisent les spermatozoïdes (testicules)
• les voies de transport des spermatozoïdes (épididymes, canaux déférents, urètre)
• les glandes sexuelles accessoires (glande de Cowper, vésicule séminale, prostate)
• l’organe d’accouplement (pénis)

Les organes reproducteurs du taureau se développent déjà chez le fœtus pendant la gestation.

Mais ils n’atteignent leur fonctionnalité complète qu’après la puberté – lorsque le taurillon commence à produire des hormones.

Dans les conditions professionnelles, les taureaux de races laitières atteignent leur maturité sexuelle au plus tôt à environ 1 an.

Les testicules sont complètement enveloppés dans une capsule de tissu conjonctif rugueux (Tunica vaginalis, 1-3) qui maintient le tissu testiculaire sous pression.

Le tissu conjonctif de cette capsule extérieure se poursuit vers l’intérieur du tissu testiculaire et le répartit en quatre petits lobes.

Dans les petits lobes du tissu testiculaire se trouvent les canaux déférents, qui se réunissent à l’intérieur du testicule et forment le réseau testiculaire (Rete testis). 

Un ou les deux testicules peuvent rester dans la cavité abdominale ou être coincé(s) dans le canal inguinal après la naissance. La cryptorchidie unilatérale est plus fréquente que la cryptorchidie bilatérale.

Chez les taurillons, une migration incomplète des testicules intervient bien plus rarement que par ex. chez les porcelets. Chez certaines races bovines (à viande), la cryptorchidie semble se produire plus fréquemment qu’en moyenne – au moins en Amérique du Nord.

A l’âge de 1 à 1.5 ans, les testicules des taureaux ont un diamètre moyen de 4.5 cm. Les deux testicules ensemble devraient avoir une circonférence totale d’au moins 30 cm.

La croissance se base d’abord sur la croissance continue en longueur des tubules séminifères. A partir de la 3^e année de la vie du taureau, le tissu conjonctif augmente en volume. 

Chez les taureaux très âgés, le tissu produisant des cellules germinales dans les testicules régresse, ce qui s’accompagne du recul de la production de semence.

L’épithélium germinal dans lequel les spermatozoïdes sont produits est constitué histologiquement des cellules germinales qui se divisent et des cellules de Sertoli. Ces dernières sont responsables de la nutrition des cellules germinales.

Une description histologique de l’épithélium germinal pendant la production des spermatozoïdes (spermatogénèse) et des tubules séminifères de l’homme se trouve sur une page e-learning de l’institut d’anatomie de l’université de Zurich (texte en allemand)

Sur la page e-learning de l’université de Bâle, il y a une coupe histologique d’un testicule d’un chat qu’on peut observer virtuellement au microscope– nous sommes d’avis que c’est très intéressant! (Description en allemand).

Une représentation schématique de l’épithélium germinal dans le testicule et de sa fonction se trouve sur le site embryology.ch.

La fonction des cellules de Sertoli en tant que «nounou dans l’épithélium germinal» est décrite sur un site allemand sur l’histologie fonctionnelle (texte en allemand).  

Dans le tissu conjonctif entre les tubules séminifères sont groupés les cellules interstitielles de Leydig qui produisent des hormones. 

Elles synthétisent l’hormone sexuelle mâle, la testostérone.

Les testicules sains sont symétriques ainsi que fermes et élastiques au toucher.

La peau du scrotum est déplaçable.

Les blessures ou inflammations du tissu testiculaire se manifestent souvent, avec du retard, par une mauvaise qualité de la semence (morphologie).

Un examen à l’ultrason peut mettre en évidence des calcifications et œdèmes dans le tissu testiculaire – et explique parfois une mauvaise qualité de la semence.

La partie de l’épididyme qui se trouve à l’extrémité proximale du testicule s’appelle «tête de l’épididyme». Elle a environ la taille d’une noisette.

Le corps de l’épididyme a environ l’épaisseur d’un crayon et longe le testicule à l’intérieur (médial). S’il était déroulé, il mesurerait plusieurs mètres.

A l’extrémité distale du testicule se trouve la queue de l’épididyme. Elle a environ la taille d’une noix.

Les spermatozoïdes parcourent l’épididyme durant environ 14 jours. Pendant ce temps, ils condensent leur patrimoine héréditaire et modifient leur forme et c’est seulement après avoir achevé le processus de maturation dans l’épididyme qu’ils sont capables de se déplacer.

La queue de l’épididyme est le réservoir de stockage des spermatozoïdes matures. Les spermatozoïdes plus âgés se mélangent aux spermatozoïdes frais. Cela augmente la capacité de fécondation de l’éjaculat.

Dans le premier épisode de notre série publiée dans TORO en 2011, SPERMI a raconté, à la place de tous les spermatozoïdes, sa genèse dans le testicule et ses aventures vécues dans l’épididyme. «Nurserie dans le testicule du taureau», (PDF)

Sous le microscope, on reconnaît bien le canal de l’épididyme avec son revêtement uniforme.

A l’intérieur du canal se trouvent les spermatozoïdes.

Lors d’un examen manuel, toutes les parties de l’épididyme sont délimitables du testicule, peuvent être déplacées et ne sont pas douloureuses.

Les organes sains sont souples et élastiques.

Le canal déférent part depuis la queue de l’épididyme. Il monte dans le scrotum et passe le canal inguinal. Dans la cavité pelvienne du taureau, il débouche dans l’urètre.

Le canal déférent est entouré de nerfs et de grands vaisseaux sanguins sinueux. Ces structures forment le cordon spermatique.

Une grande partie du cordon spermatique consiste en un plexus de vaisseaux sanguins. Ce «plexus pampiniformis» joue un rôle décisif dans la thermorégulation des testicules.

Un échange thermique selon le principe du contre-courant refroidit les testicules, les épididymes et les spermatozoïdes à une température de 2 à 4°C inférieure à celle du corps.
Cela maintient la capacité de fécondation des spermatozoïdes.

Lors de la castration, le cordon spermatique, y compris le canal déférent et les vaisseaux sanguins, est sectionné. Cela peut se faire par une intervention chirurgicale ou par écrasement moyennant une pince.

En Suisse, la protection des animaux prescrit que toute castration d’un taurillon se fasse sous anesthésie, indépendamment de la méthode. Ces prescriptions légales sont applicables.

Le taureau a plusieurs glandes sexuelles, qui se groupent autour de l’urètre dans sa cavité pelvienne:

La plupart des glandes sexuelles du taureau sont palpables lors d’un examen rectal (cf. tableau).

Chez un taureau sain, elles sont fermes et élastiques, déplaçables et le toucher ne cause pas de douleur. Les pathologies peuvent être étayées par un examen à l’ultrason.

Le «schéma d’arc de portail» est suffisant comme stimulus visuel pour le taureau, c’est-à-dire le contour de l’arrière d’une vache.
C’est la raison pour laquelle la plupart des taureaux sautent sans problème sur un mannequin pour la récolte de la semence.

Si le taureau peut en plus se stimuler par l’odeur d’un partenaire d’accouplement vivant, cela facilite la récolte de semence.
Au fil du temps, le taureau d’IA associe l’odeur du taureau-mannequin au partenaire d’accouplement. C’est un conditionnement opérant.

Il peut y avoir diverses raisons pour lesquelles un taureau ne peut pas ou ne veut pas sauter sur le mannequin.

Des maladies sont la cause la plus fréquente:

• inflammations des organes sexuels
• altérations douloureuses (par ex. des hématomes) sur les organes sexuels
• maladies douloureuses des onglons ou des articulations

L’analyse se base sur différents paramètres de qualité – entre autres:

• le volume et la densité de l’éjaculat
• les cellules étrangères dans l’éjaculat (par ex. stades préliminaires de spermatozoïdes mûrs, cellules sanguines ou cellules de pus, cellules épithéliales de la muqueuse, etc.)
• la motilité progressive des spermatozoïdes
• la morphologie des spermatozoïdes (forme des spermatozoïdes, malformations)

Vous trouvez les détails sur l’analyse de la semence ici.